à Clermont-Ferrand du 30 novembre au 4 décembre 2016
Sarah Vanagt (1976), artiste belge, réalise des documentaires, des installations vidéo et des photos dans lesquelles elle combine son intérêt pour l’histoire et celui pour les origines du cinéma. Ses films questionnent la mémoire, les traces et la survie en privilégiant le regard de l’enfance.
Sa venue à Clermont-Ferrand du 30 novembre au 3 décembre sera l’occasion de faire découvrir les multiples facettes de sa démarche artistique à travers un passage du mode du cinéma documentaire au mode de l’installation vidéo.
Les Invasions Pratiques est une association créée en 2015 à Clermont-Ferrand en vue de promouvoir et organiser des événements autour de différentes pratiques artistiques. Après avoir organisé un festival de musique à Tanger, cette fois-ci, c’est pour le travail de Sarah Vanagt que les Invasions pratiques ont eu un coup de cœur.
Soirée de projection avec CinéFac
Rencontre avec la réalisatrice sur son travail documentaire autour d’une sélection de quelques-uns de ses films.
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Amphithéâtre Agnès Varda (29, boulevard Gergovia - Fac de Lettres)
Little figures (2003, 15’)
Bruxelles, trois statues de personnages historiques entrent dans un dialogue imaginaire, incarné par les voix d’enfants récemment arrivés en Belgique. Le roi Albert 1er et son épouse la reine Élisabeth se font face, tandis que le chevalier Godefroy de Bouillon se remémore la première croisade.
History Lessons (2003, 4’45) Extrait du film Begin Began Begun
Cours d’histoire au Rwanda au bord du lac Kivu, dix ans après le massacre des tutsis. Pour la première fois, la question du génocide est traité à l’école auprès de ses élèves.
Money Exchange (2005, 2’30) Extrait du film Begin Began Begun
Dans un orphelinat à la frontière entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo, trois enfants sont en pleine négociation financière. L’univers du jeu n’exclut pas l’âpreté des échanges.
First elections (2006, 15’)
Goma, des enfants vivent sur un terrain couvert de lave suite à l’éruption du volcan Nyiragongo. Ils fabriquent une nouvelle ville et une nouvelle histoire.
Resurrections (2005, 5’25)
Suite de First Elections. Les enfants jouent sur le champ de lave à reconstituer des scènes d’enterrements et d’exhumations.
Élevage de poussière (2013, 47’)
La Haye, 2011, le procès de Karadzic commence au Tribunal Pénal International pour l’Ex-Yougoslavie. Sarah Vanagt réalise des frottages des surfaces du tribunal (le sol, les meubles, les parois). Elle met en regard la matérialité des traces qu’elle enregistre avec les images mobilisées à charge contre l’ancien chef des serbes de Bosnie.
Vidéobar#44, The Wave
Une installation vidéo de Sarah Vanagt et Katrien Vermeire, en partenariat avec VIDEOFORMES
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L'installation est visible du vendredi 2 décembre au dimanche 4 décembre, de 13h30 à 20h. L'entrée est libre.
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Atelier Coifferie (9 rue de la Coifferie)
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En 2011, Katrien Vermeire et Sarah Vanagt placent leurs caméras près du village de Chillón où, en juin 1939, neuf hommes furent enterrés après leur exécution par les partisans du général Franco. Depuis la fin du régime franquiste en 1975, la Guerre d’Espagne (1936-39) a longtemps été passée sous silence. Récemment, des archéologues se sont associés aux familles de victimes pour entreprendre l’exhumation de fosses communes.
L’animation en stop motion (image par image) met en abîme la question du temps et de ses ellipses. De surcroît, elle gomme l’action archéologique et laisse à penser que les corps ressurgissent d’eux-mêmes, que soixante-dix ans après, la vague se retire.
Le son, réalisé par Larry Sider, nous immerge dans une nature indif- férente à la barbarie.
L’atelier Coifferie accueille l’événement sur ses deux étages. Le film est projeté dans la cave. Au rez-de-chaussée sont installées des pho- tographies de fragments archéologiques trouvés sur les lieux. Le choix de révéler les sous-sols de Clermont-Ferrand donne une résonance au contenu de The Wave : quand le sol est associé à l’idée du passé et que de ses strates peut surgir la mémoire.
Déjeuner et atelier autour de In Waking Hours
un film de Sarah Vanagt et Katrien Vanagt (2015, 18’)
Déjeuner "cantine", suivi d’une projection du film en présence de la réalisatrice, et d’un atelier « chambre noire » avec elle.
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Hôtel des Vil-e-s (55 avenue Union Soviétique)
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En 1632, avec la publication de l’Ophthalmograhia, le jeune médecin hollandais Vopiscus Fortunatus Plempius se mêle à la question : comment fonctionne notre oeil, comment s’opère l’acte de la vision ? Sa réponse originale consiste en une invitation à réaliser l’expérimentation suivante : « Entrez avec moi dans une chambre obscure... et préparez-y l’oeil d’une vache qui vient d’être abattue ». Il insiste que tout le monde peut entreprendre cette expérience chez soi, avec très peu de moyens. Plempius promet au lecteur de son Ophthalmograhia : « Et vous, debout dans cette chambre obscure derrière l’oeil, vous verrez la peinture parfaite de tout ce qui fait le monde extérieur. »
Dans le court métrage « In Waking Hours », nous voyons l’historienne Katrien Vanagt qui a étudié les écrits latins de Plempius dans le rôle d’un disciple de ce Plempius. Sa cousine, la cinéaste Sarah Vanagt est là et capture comment cette « Plempia » contemporaine suit les instructions de son maître. Ainsi, dans une cuisine sombre à Bruxelles, elles assistent à la naissance d’images sur l’oeil.